Mesures spectrales capteur vers le sol, animation d’année en année, la première année 2004 est la ligne de référence (droite horizontale) . La dernière année affichée est 2018:
Dans l’image finale ci-bas:
on le sait depuis UN SIÈCLE… c’est la quantité de réchauffement qui n’a été que plus tard établie.
Il faut remonter avant l’apparition des Australopithèques pour une terre où il y avait 400 ppm de CO2!
Il importe de ne pas confondre (comme les étudiants gradués du MIT) stock et flow (ref.) . La concentration en ppm dans l’atmosphère, c’est la quantité Q(t) qui s’accumule. La quantité d’émission de CO2/an, c’est le débit D(t) du robinet qui remplit la baignoire. On sait que la fonction Q(t) est l’intégrale de D(t). À notre époque formidable (le capitalocène), D(t) est une exponentielle (courbe bleue-échelle de droite) et donc Q(t) est aussi une exponentielle (courbe magenta-échelle de gauche):
Une distinction importante doit être faite également entre le CO2 et le CH4 (méthane). Ce dernier est plus puissant mais reste moins longtemps dans l’atmosphère. Le graphique suivant illustre la distinction (warming correspond à la concentration dans l’atmosphère):
+1.25 … + 0.3 si préindustriel = 1750
Parts of the arctic have been covered by the polar ice cap for at least the last five million years, with estimates ranging up to 15 million source
Une conséquence de ces précipitations déréglées est la perte de rendement des cultures. Soit due à des inondations subites (flash floods) ou des sécheresses exceptionnelles comme celle en ce moment dans l’Ouest canadien.
À prévoir dans quelques années une flambée des prix des aliments partout sur le globe, et dans les pays les plus touchés, des famines. Déjà ici à Drummondville des agriculteurs sont confrontés aux variations extrêmes de température (ce qui se produisait aux cent ans se produit maintenant aux dix ans, aux cinq ans). Tout ces phénomènes ont été prédits par les climatologues.
C’est à dire ne plus brûler à échelle industrielle des carburants fossiles. L’éolien et le solaire ne suffiront pas: cela impose une sobriété énergétique (radicale, devant notre gloutonnerie actuelle). Des pans entiers de nos économies vont être affectés, des milliards de personnes devront quitter leur résidence. Il faut prévoir une transition (une chute?) équitable pour tous. Malheureusement les pays qui souffrent le plus de l’écroulement des écosystèmes, de la montée des océans, des épisodes de canicule sont des pays qui n’ont que très peu contribué aux 416 ppm de CO2 actuels, tel que l’indique ce graphique:
Les émissions actuelles sont également réparties de façon disproportionnées selon les classes socio-économiques: les plus fortunés émettent beaucoup plus de GES (gaz à effet de serre) que les plus pauvres (tous pays confondus): selon OXFAM, les gens du top 10% sont responsables de par leur niveau de vie de 49% des émissions actuelles (vols fréquents en avion, multiples automobiles, etc…):
La crise climatique n’est pas un problème de population mais bien de surconsommation.
L’alimentation carnée (par la déforestation qu’elle entraîne et par l’émission de méthane) est une source importante de GES: il faut rapidement se tourner vers une diète principalement végétarienne. Le transport en voiture individuelle sur de longues distances disparaîtra au profit d’un système de transport collectif (train) et par la bicyclette pour les courtes distances. Ces modes sont les champions d’efficacité bas carbone:
Méfiez-vous des fausses bonnes idées, comme la voiture électrique qui nécessite à peine moins 50% d’énergie à construire (et à utiliser) que les voitures à combustion interne (il faut des réductions d’émission de x10, x100, pas x2!), voir le graphique suivant:
Observez dans le graphique suivant la date du premier rapport des Nations Unies qui insistait sur l’importance de la réduction des émissions de GES: le point rouge, en 1992…
Que s’est-il passé depuis? RIEN! La désinformation des compagnies pétrolières et la veulerie de nos politiciens nous ont maintenu sur cette courbe exponentielle. Nous avons autant émis de CO2 depuis le sommet de l’ONU qu’alors depuis l’histoire de l’humanité! Et ce, malgré les connaissances alors établies.
Il est vain de tenter de punir les responsables de notre inaction collective mais il importe de connaître les mécanismes sociaux qui nous ont mené à cette catastrophe en cours car éviter qu’elle n’empire nécessite de sortir du cadre qui nous y a plongé. La marche est haute… même en 2021, des banques “misent sur le chaos climatique: les 60 plus grandes banques du monde ont investi 3800 milliards USD dans les combustibles fossiles depuis l’Accord de Paris”
Les pétrolières continuent même en 2021 leur désinformation. Une étude récente examine comment «ExxonMobil utilise la rhétorique et le cadrage pour façonner le discours public sur le changement climatique. Pour cette étude le contenu de 180 communications sur le changement climatique d’ ExxonMobil (y compris des publications évaluées par des pairs, des documents internes de l’entreprise et des publireportages dans le New York Times) a été analysé. Cet analyse constate que l’entreprise a publiquement surestimé certains termes et sujets tout en évitant d’autres. Plus particulièrement, ils ont utilisé la rhétorique du «risque» climatique et de la “demande” d’énergie des consommateurs pour construire un cadre “Fossil Fuel Savior” (FFS) qui minimise la réalité et la gravité du changement climatique, normalise le verrouillage des combustibles fossiles et individualise la responsabilité. Ces modèles imitent la stratégie documentée de l’industrie du tabac consistant à transférer la responsabilité des entreprises - qui vendaient sciemment un produit mortel tout en niant ses méfaits - aux consommateurs. Ce parallèle historique préfigure l’utilisation par l’industrie des combustibles fossiles d’arguments de la demande en tant que blâme pour s’opposer au litige, à la réglementation et à l’activisme.»
Notez également que l’agrobusiness s’est jointe à la chorale de désinformation: entre 2000 et 2019, les industries américaines de la viande et des produits laitiers ont dépensé 2.5 milliards de dollars en lobbying auprès des politiciens pour influencer les réglementations à venir.
En terminant, sachez que les industries font miroiter des solutions miracles qui ne sont pas réalisables à grande échelle, comme la captation de carbone. On ne peut remettre à plus tard la décarbonisation draconienne de nos sociétés: Delay is the new denial.