Il y a 20 ans, la naissance de mon premier enfant, Ariane.
Il y an 20 ans, la mort de mon unique soeur, Isabelle.
Malgré ces années, encore dans les murs du cegep circulent des gens qui l’ont connue: ma soeur a brièvement étudié ici, lors d’un retour aux étude à 39 ans.
Il reste donc encore, furtives, des traces d’elle ici: moi, son frère qui enseigne la physique au cegep (c’était amusant de la croiser dans les corridors); Simone qui l’a conseillée comme API et ma fille Ariane, actuellement étudiante en Arts Visuels et qui aurait eu la plus aimante des marraines.
Ces gens bientôt ne seront plus au cegep et son souvenir s’estompera, comme toute chose. Avant cet oubli, je passe à l’acte: 20 ans que je désire lui rendre un dernier hommage. 20 ans que je traîne avec moi, tous ses dessins, ses esquisses, ses toiles. Jamais elle n’a exposé ses oeuvres. Jamais elle n’a assumé cette vocation d’artiste, sinon, heureusement, aux derniers mois de sa vie: elle en était rayonnante.
Le 2 décembre 2022 marquera précisément le 20e anniversaire du décès d’Isabelle, assassiné par son ex-conjoint.